Vous voyez, Santé Canada a rendu l'accès psilocybine - le composé actif des champignons magiques et des truffes - beaucoup plus facile pour les experts de la santé. Alors qu'auparavant, les thérapies par la parole basées sur les psychédéliques ne pouvaient se faire que dans le cadre d'essais cliniques, les experts agréés peuvent désormais demander l'accès à ces médicaments au nom de leurs patients. C'est une aubaine pour les Canadiens qui souffrent de SSPT, de dépression et d'anxiété, mais qui n'ont trouvé aucun soulagement jusqu'à présent dans la médecine conventionnelle.
Premier patient au Québec approuvé pour la thérapie à la psilocybine
Une clinique basée à Montréal, appelée Mindspace par Numinus, a été approuvé par Santé Canada pour administrer une thérapie à base de psilocybine à un patient souffrant de dépression résistante. Cette personne est également la première au Québec à suivre ladite thérapie de manière légale.
Le Dr. Andrew Bui-Nguyen, un thérapeute clé chez Mindspace, a dit à Presse canadienne sur l'approbation :
"C'est un privilège de pouvoir accompagner des personnes dans l'exploration de leur détresse psychologique et de... offrir quelque chose de différent [du] traitement conventionnel comme les antidépresseurs."
L'approbation de la psilocybine pour les cliniques crée un large éventail d'options médicales, notamment pour les personnes souffrant de dépression résistante. Cependant, la thérapie à base de psychédéliques n'est pas encore couverte par le régime d'assurance maladie du Québec.
"Il y a une procédure de sélection rigoureuse. Nous examinons le diagnostic, les antécédents médicaux, s'il y a un risque de dépendance, quels traitements ont déjà été essayés. Il doit y avoir eu un beaucoup de traitements effectués au préalable donc l'application est solide".
La psilocybine crée de nouvelles voies dans le cerveau
L'autorisation ne signifie pas qu'il suffit d'entrer dans un établissement pour recevoir une dose de psilocybine. Selon M. Bui-Nguyen, l'ensemble du processus doit comprendre plusieurs séances de thérapie par la parole avant et après la prise de la drogue.
Bui-Nguyen a dit Presse canadienne:
"Ce n'est pas miraculeux. On ne prend pas de la psilocybine et c'est tout, un trip psychédélique et après, la dépression est guérie - non ! Le patient a beaucoup de travail à faire. Mais cela ouvre des perspectives, cela crée nouvelles voies dans le cerveau que nous n'avons pas l'habitude de prendre. Le patient explore alors de nouvelles voies pour sortir de la dépression."
Ce n'est pas non plus votre typique psychonaute pas non plus de voyage à domicile. Le patient doit rester dans le milieu clinique pendant jusqu'à six heurestout en étant supervisé par deux psychothérapeutes.
Juste vous et la musique
L'un de ces patients est Thomas Hartle, 54 ans, dont le diagnostic de cancer du côlon en phase terminale l'avait plongé dans l'angoisse de la fin de vie. Il est venu très sur le point d'abandonner. Jusqu'à ce qu'il reçoive sa première dose de thérapie légale à base de psilocybine.
Hartle, qui vit en Saskatchewan, a été parmi les premiers à participer à un programme légal de thérapie de groupe à la psilocybine offert par Des racines pour prospérerune clinique basée à Nanaimo, en Colombie-Britannique. Il a décrit son anxiété et la première séance qui allait changer sa vie à jamais :
"Avant le traitement, c'est comme si vous étiez assis dans votre voiture. C'est l'été. Vous avez les fenêtres baissées. Vous êtes coincé dans le trafic de l'heure de pointe. C'est bruyant. C'est désagréable". Hartle a dit Presse canadienne.
"Votre chanson préférée passe à la radio, mais vous ne pouvez pas vraiment l'apprécier car toutes les autres distractions vous empêchent de remarquer que la radio est allumée.
"Après un traitement à la psilocybineC'est comme si vous étiez toujours dans votre voiture, dans la circulation, mais avec les fenêtres fermées, l'air conditionné et le silence. Il n'y a que vous et la musique."
Traitement à la psilocybine simplifié
Hartle fait partie des quelques Canadiens qui, jusqu'à présent, ont bénéficié d'une thérapie légale à base de psilocybine après que Santé Canada en ait facilité l'accès en janvier. Les professionnels de la santé ont été les premiers à avantage de la démarche historique, qui permettait l'accès à des drogues à usage restreint comme la psilocybine ou la MDMA, via son "Programme d'accès spécial". Depuis lors, Santé Canada a reçu 15 demandes de cliniques souhaitant utiliser la psilocybine ou la MDMA dans leur thérapie.
Hartle a partagé son nouvel espoir avec Presse canadienne:
"La partie thérapie a un T majuscule dans tout ce processus. Il ne s'agit pas seulement de prendre des psychédéliques. C'est juste un outil dans le processus. la thérapie est cruciale pour obtenir un bon résultat."
L'assouplissement des restrictions a donné un nouveau souffle à ceux qui vivent avec des maladies graves, comme la dépression résistante et l'anxiété de fin de vie. Avec l'aide de la psilocybine et Grâce à la thérapie par la parole, un diagnostic en phase terminale ne doit pas être une sentence de mort :
" Le amélioration de ma santé mentale c'est tellement le jour et la nuit qu'il serait difficile de dire toutes les choses qu'il fait pour moi.
"J'ai toujours le cancer. J'ai encore des difficultés avec ce qu'il fait physiquement, mais il y a des jours où je n'y pense même pas. Que feriez-vous pour avoir un jour où vous vous sentez juste normal ?"
Renaissance psychédélique
Le professeur Danilo Bzdok, auteur principal de la plus grande étude sur la façon dont les psychédéliques affectent le cerveau, a déclaré que les drogues psychédéliques sont probablement l'avenir des soins de santé mentale. L'étude a également souligné que les patients ont apprécié jusqu'à six mois de répit de la dépression et de l'anxiété, après une seule séance à base de psychédéliques. Il y avait également moins d'effets secondaires que les antidépresseurs classiques.
"Il y a quelque chose comme un renaissanceun réveil des psychédéliques," Bzdok, professeur associé au département de génie biomédical de l'Université McGill, a déclaré à la Presse canadienne.
"Les drogues hallucinogènes pourraient très bien s'avérer être la prochaine grande nouveauté pour améliorer les soins cliniques des principaux troubles de santé mentale."
Le boom des champignons au Canada
Bien que ces libertés d'utiliser la psilocybine soient assez récentes au Canada, la pratique de la microdosage Les champignons magiques et les truffes ne sont pas nouveaux. À ce jour, les trois premières provinces en termes de saisies de drogues à base de psilocybine sont l'Ontario, le Québec et l'Alberta.
Le professeur Balazs Szigeti, de l'Imperial College de Londres, l'un des pionniers de la recherche psychédélique actuelle, a commenté cette tendance :
"Ce n'est plus un phénomène underground. Il y a des entreprises qui vivent du microdosage, et évidemment cela change un peu la donne."
L'un de ces entrepreneurs est Tally*, qui a parlé à CBC/Radio-Canada du boom croissant des champignons dans le pays. La demande est si forte, apparemment, que les boutiques en ligne concurrentes ont dû baisser leurs prix pour attirer les clients :
"Nous avons constaté une augmentation de nos ventes. Il y a même des professionnels de la santé qui viennent nous demander des informations. L'Ontario, l'Alberta et la Colombie-Britannique sont nos meilleurs vendeurs."
De meilleurs traitements pour la santé mentale
Alors, quelle est la prochaine étape pour cette courageuse nouvelle clinique québécoise après avoir été la première à administrer légalement une thérapie à base de psilocybine ? Selon Payton Nyquvest, PDG de Mindspace by Numinus, il espère faire en sorte que les substances psychédéliques telles que la psilocybine provenant des champignons magiques et des truffes, soient largement répandues, plus accessible option de traitement au Canada :
"Nous n'avons pas vu d'innovation significative dans les soins de santé mentale depuis probablement plus de 40 ans.
"Nous sommes à un moment où de nouveaux et meilleurs traitements pour la santé mentale sont plus que jamais nécessaires. Peu importe ce que vous regardez : la dépression, l'anxiété et la suicidalité... ce sont tous des taux qui continuent d'augmenter sans qu'il y ait de ligne claire quant à la façon dont nous allons aborder ces énormes problèmes de société.
"Les psychédéliques représentent une opportunité de faire un impact important."
Cette nouvelle approbation de la thérapie à la psilocybine au Québec va-t-elle changer la façon dont le public perçoit les psychédéliques à long terme ? Même si cela prendra encore du temps pour s'enraciner complètement, tous les signes jusqu'à présent pointent vers le OUI !